Bonjour Madame ——–,
Je vous remercie pour le compte rendu du conseil d’école N°2 auquel notre association [Enfance et Sourires 33, NDLR] n’a malheureusement pas pu participer.
Après lecture du document, je me permets de revenir vers vous car 2 points m’apparaissent inappropriés dans leur formulation dans la partie III) a) Bilan intermédiaire sur le protocole sanitaire. Cela me donne l’occasion de m’exprimer plus en profondeur sur certaines questions.
Hécatombe en janvier __ Nous fêtons aujourd’hui notre 100ème cas COVID sur 210 élèves. (comptabilisés entre le 3 janvier et le 3 février) 18 jours de classe sans accueil. Aucun remplaçant pour notre école.
Je ne vois pas en quoi 100 enfants positifs au Covid, dont certains ont été malades, serait une nouvelle festive. Je trouve cette légèreté inappropriée sur cette question. Alors quoi finalement le Covid ce n’est plus si grave ? On fait supporter des restrictions draconiennes à des enfants depuis 2 ans pour rien finalement ? Et on continue alors que la preuve a été faite que toutes ces restrictions ont été parfaitement inutiles pour enrayer la propagation du virus entre enfants et adultes…
Par ailleurs, les 18 jours de classe sans accueil et sans aucun remplaçant sont une catastrophe (de plus !) non seulement pour l’organisation des familles, mais surtout en terme d’apprentissage pour les enfants qui en sont les premières victimes. Certains pédopsychiatres avancent une perte de 20 points de QI en 2 ans chez les enfants, des orthophonistes et autres professionnels de santé spécialistes de l’enfance observent des retards de langage flagrants en maternelle, des difficultés d’apprentissage de la lecture chez les CP, une explosion des dépressions et tentatives de suicide chez les jeunes. Je peux aussi attester des conséquences sur mes propres enfants. Par quel miracle les enseignants ne verraient pas tout cela vous qui êtes en contact quotidiennement avec nos enfants ? Pourquoi un tel déni lorsqu’on aborde ces questions ? Quand je vous parle de faillite collective, on est en plein dedans.
Globalement, nous pouvons remercier les familles qui se sont adaptées pour toutes ces journées sans accueil, prenant ainsi soin des équipes pédagogiques. Nous avons eu beaucoup de soutien de la part des familles, et peu de râleurs. On ne gardera donc que les sourires et les encouragements.
A la lecture de ce petit paragraphe je comprends mieux (mais avec effroi) pourquoi nous avons les plus grandes difficultés à communiquer et pourquoi nous ne nous comprenons pas.
Vraiment Madame ———-, ça ne va pas. Et la perspective de cette rentrée avec encore de lourdes restrictions pour nos enfants est loin d’être réjouissante. Personnellement je n’ai jamais été aussi proche de déscolariser mes enfants. Et c’est le cœur vraiment très lourd que je l’écris, moi fils d’enseignant, fier défenseur de l’école républicaine à laquelle j’ai longtemps cru.
En vous écrivant tout cela, je pense que je vais un peu au-delà de ce qu’il m’est permis d’écrire en tant que représentant de parents d’élèves, c’est donc plus en tant que père de famille et citoyen de cette planète que je m’adresse à vous.
Mon rôle et mes objectifs n’ont jamais été de vous convaincre ni de convaincre qui que ce soit. Si j’avais voulu le faire avec un peu de temps et d’écoute, j’aurais certainement réussi, tant l’argumentaire, le sérieux de nos raisonnements et la qualité de nos sources d’informations sont édifiantes. J’ai juste tenté de défendre les droits des enfants « en temps de guerre », avec les moyens légaux à notre disposition.
Je vous souhaite de belles fins de vacances.
Bien sincèrement,
Guillaume Capette
Représentant de Parents d’Elèves en école primaire
Père de famille et Citoyen